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Le rôle de l’avocat : du mythe à la réalité

 Philippe Gilliéron

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Philippe Gilliéron | Profil | Articles

Article publié le dans Litiges en droit commercial

- Philippe Gilliéron
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« Je suis avocat ». A ces mots, je perçus un imperceptible mouvement de recul de la part de mon interlocuteur tandis qu’il examinait la carte de visite que je lui tendais. Le « ohhh » qui s’en suivit en disait long sur son désarroi et sa volonté de sortir au plus-vite de ce qu’il ressentait sans doute comme un guet-apens. Mal à l’aise, j’esquissais alors un sourire en guise d’excuse, ajoutant « il en faut bien ».

Que l’avocat qui ne s’est jamais retrouvé dans une telle situation dans le cadre de soirées dites de réseautage un verre à la main lève l’autre. Si le Me Derville que nous dépeint Balzac dans le Colonel Chabert était un notable fort respecté et redouté, cette image d’Epinal s’est largement fendue. Aujourd’hui, l’avocat n’est plus que redouté, pour des raisons qui plus est moins respectables que celles justifiant la crainte inspirée par Me Derville.

Les clichés entourant les avocats ne manquent pas : chers, à la poursuite de leurs seuls intérêts en réalité fort éloignés de ceux de leurs clients, par conséquent malhonnêtes et donc peu sympathiques, les avocats sont de surcroît ternes et ennuyeux, donc au final peu fréquentables et à éviter, quel que soit le cadre de cette fréquentation.

De là à dire que s’il y a une personne en qui il ne faut pas avoir confiance, c’est bien votre avocat, il n’y a qu’un pas, fait par beaucoup. A partir de là, difficile de construire un rapport de confiance ; avocat, ce mal-aimé…

Bien qu’en partie responsable de l’image qu’il véhicule, l’avocat souffre cependant du rôle limité que lui consacre l’imagerie populaire, qui n’est pas sans rappeler le rôle dévolu Capitaine Flam :

« Au fin fond de l’Univers, à des années et des années-lumière de la Terre, veille celui le gouvernement intersidéral appelle quand il n’est plus capable de trouver une solution à ses problèmes, quand il ne reste plus aucun espoir : Le Capitaine FLAM ! » (paroles : Jean-Jacques Debout)

Solutionneur de conflit, ultima ratio quand il ne reste plus aucune échappatoire, l’avocat serait ainsi un Capitaine Flam des temps modernes…

Quitte à devoir renoncer au rôle flatteur de Capitaine Flam, ce mythe ne correspond pas au rôle de l’avocat tel que nous le concevons chez Wilhelm Gilliéron Avocats SA et tel que, de notre point de vue, il devrait être perçu et ressenti par tout un chacun dans la réalité.

Si l’avocat peut certes être amené à jouer le rôle de guérisseur quand il n’en a pas le choix, il se doit de préférer la médecine préventive à la médecine curative. Le principe bien connu suivant lequel il est plus efficace et moins onéreux de prévenir la maladie plutôt que de devoir la guérir vaut également dans les affaires.

Plus l’avocat intervient en amont, plus il est à même de vous aider à anticiper les problèmes et prendre les bonnes décisions. Cantonner l’avocat au rôle d’un homme de justice, c’est le limiter à un rôle qui ne doit être le sien qu’en cas d’échec. Difficile alors pour l’avocat de démêler une suite de mauvaises décisions pour lesquelles il n’a jamais été consulté ; intervenir après est toujours plus difficile que de se prononcer avant.

Autrement dit, quel que soit le vocable dont vous l’affublez, « l’avocat » doit être votre partenaire en affaires, celui qui vous aide à prendre les bonnes décisions et à concentrer votre énergie et vos efforts sur le développement de vos affaires. Comprendre que l’intervention de l’avocat fait partie intégrante de votre processus de gestion des risques, en lui permettant de les apprécier et de vous conseiller quant à la manière de les minimiser sur le plan juridique, c’est lui redonner son rôle, un rôle utile où il vous offre une véritable valeur ajoutée.

Être avocat, c’est accepter de vivre dans l’ombre de son client, d’avoir pour objectif de ne jamais apparaître pour une raison bien simple : notre rôle n’est pas de régler des conflits, mais de les prévenir en aidant nos clients à mener à bien leurs affaires. Apparaître à l’extérieur comme avocat, devenir visible aux yeux des tiers, c’est faire le constat d’un échec, celui de n’avoir pu anticiper un conflit qui a éclaté.

Encore faut-il pour ce faire que le client redonne à l’avocat le rôle qui est le sien : celui de conseiller qui vous aide à construire vos affaires sur de solides fondations à même de supporter les étages supérieurs. Est-il besoin de dire que, pour ce faire, l’avocat doit être consulté au stade des fondations, avant que les étages supérieurs ne soient construits et commencent à se fissurer…

Être bon avocat, c’est donc en réalité être plus proche de l’Homme Invisible que du Capitaine Flam. C’est en ce sens que nous œuvrons chaque jour au sein de Wilhelm Gilliéron Avocats : vous aider à avancer sereinement dans vos affaires en anticipant et en vous conseillant dans votre gestion des risques sur le plan juridique. Facilitateur en affaires, tel est notre rôle.

Homme Invisible ou Capitaine Flam, nous avons choisi ; à vous de le faire.

A suivre…

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